Les différents intitulés sous lesquels le festival de la narration du Pays de Bourdeaux s'est présenté au public pendant les premières trente années de son existence en disent long sur les glissements qui se sont opérés dans le monde de l'oralité pendant cette période, à cheval sur un changement de siècle.    Le projet de territoire "Neuvaine du conte" lancé en 1989 par plusieurs passionné(e)s du canton de Bourdeaux, explorant les neuf communes se posait en prolongation du mouvement de renouveau du conte qui visait dès les années 1970 à revisiter l'art de raconter des histoires à un auditoire.  Le "Festival du geste et de la parole" dans les années 2000 entérine une double évolution professionnelle du conte. D'une part une forme quasiment configurée par et pour les médiathèques, d'autre part le programme d'action Mondoral qui a permis une reconnaissance des «Arts du conteur », au sein du ministère de la Culture dans le champ du «spectacle vivant» et non plus du «livre et de la lecture » dont il dépendait jusqu’alors.  Enfin, les "Nouvelles du conte", à l'heure où le slam fête aussi ses 30 ans d'existence et connaît un franc succès en Francophonie, où la littérature s'expose à la faveur de nombreux festivals et où la plupart des auteurs se prêtent volontiers au jeu de la mise en voix, le Festival se devait d'explorer les chemins de l'oralité contemporaine, de proposer les formes et media empruntés par cette oralité qui s'enrichit au fil des croisements.  Poésie, slam, rap, théâtre, conte, nouvelle, BD, vidéo-radio deviennent alors autant de déclinaisons possibles. Nous invitons les spectateurs et spectatrices à les découvrir pour mieux appréhender les littératures orales actuelles.   Que l'édition 2018 puisse en être un juste reflet. Joël Miachon Président de l'Association Nouvelles du conte |